Depuis un petit moment je croise la route de différentes personnes, avec différentes envies. Oui, pourquoi faire appel à un forgeron puisqu’on peut avoir et se contenter de très bonnes marques de couteaux de camps et/ou de tables usinés à très petit prix ?
Étant collectionneur avant d’être forgeron, ma passion du bushcraft, ( un terme qualifiant le réapprentissage d’une vie prospère avec la nature, ainsi que l’acquisition de compétences plus ou moins anciennes pour y parvenir) m’a poussé à essayer plusieurs modèles du commerce en coutellerie pour comprendre, essayer plusieurs tailles et plusieurs styles.
Au final certains « font le taff » comme on dit tandis que d’autres se cassent, mais définitivement tous restent sans Âme.
On a beau dire, rien ne se dégage de ce produit quand on l’a en main on ne ressent rien, c’est un « simple outil » et c’est ça qui me dérange, ne pas prendre de plaisir à utiliser mon couteau.
Alors ces jours-ci je me suis fait plaisir, j’ai réfléchi à la taille que je voulais, à la forme qui me plaisait en fonction de l’utilisation que j’en faisais, le choix de l’émouture, sa finition, la taille du manche spécialement conçu pour mes mains, le matériel utilisé avec le respect de mon idéal écologique tout en matière recyclée.
Et après une quizaine d’heures de travail, sans compter la partie réflexion et dessin, j’ai fait ce couteau. J’ai même pris le temps de graver une maxime romaine histoire d’avoir une vraie pièce unique et nous rappeller que quelques soient nos victoires nous finirons tous de la même façon.
Cette âme tant recherchée dans le travail du forgeron est bien là, ce moment où tu sens que tu es plus proche du chaman que du forgeron. Eh bien oui, maintenant quand je l’ai en main ou que je le porte sur moi je suis rassuré, j’ai l’impression d’être toujours accompagné d’un vrai compagnon de route. On se rend bien compte du travail et de l’âme mis dans un objet unique.
Le travail de l’artisan Coutellier prend tout son sens.