Restauration d’un ressort de pistolet

Vous ne viendrez plus chez moi par hasard !

« Ghoghor »

Restauration d’un ressort de pistolet Ethan Allen à poudre noire, toutes les étapes pour arriver et comprendre mon cheminement.

Pistolet Ethan Allen

Tout d’abord comme vous le savez ou peut être allez vous le découvrir ici, je ne travaille qu’avec du matériel de récupération, c’est mon choix pour valoriser les déchets métalliques. Alors dans un premier temps nous allons choisir un bon vieux ressort de matériel agricole ancien.

Dans lequel nous allons découper quelques portions car nous allons avoir besoin de plusieurs échantillons finis pour tester différentes trempes afin d’arriver à l’élasticité adéquate.

Ressort Agricole
Préparation des échantillons

Voilà on est prêt, on va pouvoir commencer !

  • Étape 1 : Effacer la mémoire de la pièce, on appelle ça : Le recuit d’adoucissement. On chauffe la pièce et on la laisse se détendre dans une bac de cendre de chêne et de chaux.
Recuit d’adoucissement
  • Étape 2 : Le lendemain on forge autant de barrettes qu’on peut en se rapprochant au mieux des cotes, moi j’en prévois 6 afin de pouvoir tester plusieurs échantillons.
Préparation des barrettes

Puis on les polit histoire d’avoir les bonnes mesures pour le travail final de mise en forme.

Polissage des barrettes
  • Étape 3 : Mise en forme de toutes les pièces puis une dernière chauffe entière de la pièce et retour dans le bac à cendre pour effacer toutes les contraintes de forge, ça c’est un vrai secret de forgeron car peu de forgeron pensent à faire cette étape cruciale pour réaliser une bonne trempe et minimiser les risques de casses.
Mise en forme et dernière chauffe

Étape 4 : La plus technique, la trempe, si vous avez lu jusqu’ici, c’est soit que vous êtes passionné soit professionnel et que vous sentez arriver le dernier secret du forgeron.

La trempe se déroule de la manière suivante, on monte l’intégralité de la pièce à une couleur uniforme qui est donc une température bien précise en fonction, de la teneur en carbone de la pièce or nous utilisons de l’acier de récupération et nous n’avons pas d’idée précise de la chose donc on va essayer plusieurs couleurs, plusieurs températures, les casser et regarder pour avoir le grain le plus fin possible. D’où l’utilité de faire plusieurs barrettes au début.

J’ai donc utilisé plusieurs façons de tremper : à l’eau (tiède), à l’huile (chaude, c’est une astuce à ne pas négliger), à l’air (certains vieux aciers sont auto-trempant), au plomb comme au 18 ème siècle. Ce fut long, difficile, mais je ne suis pas de ceux qui abandonnent surtout quand c’est un vrai challenge, je suis un compétiteur !

Bref vous attendez donc la bonne méthode ! Et bien je vais la garder pour moi (encore un peu) et mes futurs stagiaires c’est un vrai secret de forgeron, il se mérite celui là !

  • Étape 5 : Le revenu, celui ci peut être effectué de différentes façons, moi j’utilise un four de cuisine, ça permet comme en coutellerie d’éliminer les contraintes et la fragilisation de la trempe.
  • Étape 6 : Un collectionneur poudreux content, et un forgeron qui maîtrise un acier supplémentaire et ça n’a pas de prix !